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En ces temps de pandémie où la majorité d’entre nous sont en isolement, plusieurs pourraient se poser la question et réfléchir sur les éléments constituant la conduite chrétienne en ce temps de crise. Bien évidemment, il y a une pléiade de réponse à cette question et celle qui est généralement sur toutes nos lèvres, est la prière, bien évidemment. Il y a plusieurs principes en matière de prière circonstancielle reliés à la situation qui nous concerne présentement; j’aimerais par conséquent partager avec vous ma réflexion matinale sur ce passage de Jérémie 29, verset 7, que j'ai mis rapidement par écrit afin de vous les partager.
« Recherchez le bien de la ville où je vous ai menés en captivité, et priez l’Éternel en sa faveur, parce que votre bonheur dépend du sien ».
La première partie du verset concerne la recherche du bien de notre ville, qui peut se faire de différentes manières, vous en conviendrez. Rappelons que les chrétiens se doivent d’être des citoyens exemplaires de leurs villes, pour autant que l’obéissance aux magistrats n’entre pas en contradiction avec la vision chrétienne du monde, exprimée par les croyances et les valeurs christiques. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’église primitive a été autant martyrisée par les romains : ils étaient des citoyens respectueux, mais ne pouvaient adhérer au culte de l’empereur, qui désirait démontrer sa divinité en se faisant appeler, entres autres, le kurios, soit le Seigneur, durant ces cérémonies cultuelles. Pour les chrétiens, ce titre était réservé exclusivement au Fils de Dieu; leur refus a entrainé leur persécution acharnée dans l’empire romain d'autrefois. Toutefois, dans la situation présente, ce qui est demandé par nos gouvernements n’entre pas dans cette catégorie! Ainsi, les chrétiens devraient être les premiers à démontrer l’obéissance aux règles de santé publique émises par le gouvernement afin de rechercher le bien de la ville dans laquelle ils habitent.
Il s’agit d’un comportement diamétralement opposé à l’enseignement de certaines églises et communautés qui évoquent que les chrétiens ne seront pas affectés par les virus et qui défient ces règles au nom de la Foi. Pour démentir ce comportement malsain, prenons l’exemple de Jésus lors de la tentation dans le désert. Le tentateur lui dit en Mt 4.6-7 : « Si tu es le fils de Dieu, jette-toi en bas, car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges et ils te porteront sur leurs mains pour t’éviter de heurter du pied quelques pierres. Et Jésus de lui rétorquer: Il est aussi écrit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu ». Ceux qui contreviennent aux règles de protection sanitaire de manière volontaire en prétextant leur foi chrétienne, agissent en fait en contradiction avec le comportement christique en mettant Dieu à l’épreuve obstinément. Par conséquent, ce type de rébellion face à l’autorité est sans fondement, étant démentie par les paroles mêmes du Christ, dans une situation de même nature. Nous devons rechercher le bien de la ville où nous habitons.
Ceci étant dit, plusieurs actions peuvent être mises sur pied afin de rechercher le bien de la ville. Nous pouvons penser au soulagement de la souffrance chez les plus démunis, ceux qui sont dans la disette, ceux qui sont isolés et malades, nos ainés qui recherchent de l’aide, en offrant du temps aux organismes d’aide à la communauté qui recherche tant de bénévoles. Les lettres d’encouragement envoyées par l’Union baptiste ainsi que celles de l’Église contiennent des invitations en ce sens. Des exemples frappant de cette aide sont sous nos yeux, tel que la communauté de Lavaltrie qui est au service de cette ville et l’équipe de CADFEM qui est toujours fidèle au rendez-vous avec la banque alimentaire. Peu importe l’activité entreprise, elle doit contribuer à rechercher le bien de la ville, sans que notre participation contrevienne à notre premier devoir d’obéissance.
La deuxième partie du verset contient la prière à l’Éternel en faveur de la ville. Cette exhortation à la prière, contenue dans les écrits hébraïques, trouve écho dans le peuple juif au travers l’histoire. Nous pouvons penser, entre autres, à l’exemple biblique de Daniel, de Mardochée et à un exemple contemporain des juifs de France, dont je cite la prière pour la république française tirée du livre de prière « Sidour des Éclaireurs et Éclaireuses Israélites de France (ISBN 978-2-9529656-0-6) » :
Éternel, Maître du monde, Ta providence embrasse les cieux et la terre ;
La force et la puissance T’appartiennent ; par Toi seul, tout s'élève et s'affermit.
De Ta demeure sainte, ô Seigneur, bénis et protège la République française et le peuple français. Amen.
Regarde avec bienveillance depuis Ta demeure sainte, notre pays, la République française et bénis le peuple français. Amen.
Que la France vive heureuse et prospère. Qu'elle soit forte et grande par l'union et la concorde. Amen.
Que les rayons de Ta lumière éclairent ceux qui président aux destinées de l’État et font régner l’ordre et la justice. Amen.
Que la France jouisse d’une paix durable et conserve son rang glorieux au milieu des nations. Amen.
Accueille favorablement nos vœux et que les paroles de nos lèvres et les sentiments de notre cœur trouvent grâce devant Toi, ô Seigneur, notre créateur et notre libérateur. Amen
Que l’Éternel accorde sa protection et sa bénédiction pour nos soldats qui s’engagent partout dans le monde pour défendre la France et ses valeurs.
Les forces morales, le courage et la ténacité qui les animent sont notre honneur. Amen
Quel bel exemple contemporain d'une prière pour la nation! Qu'est-ce qui nous empêcherait d'en faire autant dans nos réunions de prière?
L’exhortation de Jérémie chapitre 29, verset 7, destinée au peuple juif en exil, s’adresse aussi à nous d’une manière particulière, nous qui sommes le peuple de Dieu, en Jésus-Christ; nous sommes des pèlerins sur cette Terre, nous dit l’auteur de l’épître aux Hébreux (He 11.13-16). Par conséquent, nous devons aussi intercéder pour la villedans laquelle nous sommes de passage, ayant Jésus auprès du Père pour parler en notre faveur. Il est écrit, sans citer in extenso, toujours dans l’épitre au Hébreux, chapitre 8, verset 1-6 : « Or, le point capital de notre exposé, c’est bien un tel grand prêtre que nous avons, lui qui s’est assis à la droite du trône de la Majesté dans les cieux […] En réalité, c’est un ministère bien supérieur qui lui revient, car il est médiateur d’une bien meilleure alliance, dont la constitution repose sur de meilleures promesses » ainsi qu’au chapitre 10, verset 19 : « Nous avons ainsi, frères, pleine assurance d’accéder au sanctuaire par le sang de Jésus ». Par conséquent, notre prière à l’Éternel, en tant que communautés chrétiennes, est entendue par Dieu, en Jésus-Christ, et demeure une action privilégiée et destinée aux communautés chrétiennes, d’où l’urgence et la nécessité d’y persévérer.
D’une manière pratico-pratique, vous demandez-vous, comment prier en faveur de la ville? Quel peut être le contenu de ces prières de circonstance? Nous pouvons penser, sans être limité par cette liste non-exhaustive, aux sujets suivants :
Pour conclure, ce passage nous exhorte à rechercher le bien de la ville et à prier pour elle. Le but indiqué dans la troisième partie du verset est anthropocentrique afin de nous convaincre de nous y adonner : notre propre paix et notre propre bien dépend de la paix et du bien dans la ville. Toutefois, j’aimerais terminer en martelant ce point si essentiel de la théologie réformée sur laquelle a été fondée cette église : « Le but ultime de toutes choses est de rechercher la gloire de Dieu ». Nous pouvons prévoir des avantages personnels aux actions que nous portons, nous pouvons examiner le passé et constater que certaines églises québécoises ont été bénies suivant la crise du verglas (1998) grâce aux actions posées durant la crise, mais nous ne devons pas nous attarder à la recherche de résultats. Notre objectif est constamment de rechercher la gloire de Dieu dans le choix de nos actions et dans la formulation de nos prières (1 Co 10.31). Ainsi, je vous invite à considérer la recherche du bien de votre ville et à prier pour elle, pour la seule et unique gloire de Dieu. Vous êtes tous matures dans la foi et êtes conscients que les circonstances, qui apportent souvent leur lot de souffrance, de douleur et de mortalité, doivent être interprétée à partir d'une perspective divine, mystère dont la compréhension nous fait parfois défaut tant que la dite circonstance n'est pas terminée; c'est ce que Jésus nous a enseigné selon ce qui est rapporté, entre autres, dans l'évangile selon Jean, chapitre 11, verset 4. Ceci étant dit, tenons donc ferme dans la recherche du bien et dans la prière.
Par conséquent, pour ceux qui désirent s’adonner à la prière, je vous invite à vous y consacrer préalablement avec un temps de jeune selon ce que permet votre condition physique.
Soli Deo Gloria : En toute chose, à Dieu seul la gloire.
Par Sébastien Morissette
Aumônier
La personne qui n'apprend pas la patience aura du mal à apprendre autre chose. La seule personne qui n'a pas besoin de patience est celle qui peut contrôler toutes les personnes et les circonstances de la vie - et une telle personne n'existe pas. Si une telle personne existait, elle serait l'égoïsme personnifié, car elle aurait toujours sa propre voie. C'est la philosophie de Satan...
[...] la chose la plus importante que nous puissions dire sur la foi de Job est la suivante : il ne remet jamais en question la souveraineté de Dieu. Le Dieu en qui il avait confiance était en charge de l'univers (y compris Satan) et pleinement capable de gérer la situation. Le livre de Job s'ouvre dans la salle du trône du ciel, et à mesure que l'histoire progresse, Dieu n'abandonne jamais ce trône. Le seul nom de Dieu qui est utilisé plus que tout autre dans ce livre est « Tout-Puissant ». On trouve ce nom quarante-huit fois dans l'Ancien Testament, et trente et une fois dans le livre de Job.
Job aurait eu du mal à croire qu'il y a des choses que Dieu ne contrôle pas ou ne peut pas contrôler...
Job aurait également eu du mal à croire que tout ce qu'il avait (et qu'il avait perdu) lui était venu par la bonté et la grâce de Dieu. « Le Seigneur a donné et le Seigneur a repris ; que le nom du Seigneur soit loué » (Job 1.21). Il dit à sa femme : « Devons-nous accepter le bien de Dieu et non le malheur? » (2.10).
L'une des raisons pour lesquelles Dieu n'a pas répondu aux cris de justice de Job est qu'il voulait poursuivre sa relation avec lui sur la base de la grâce. Dieu ne voulait pas que Job ait une "foi commerciale" basée sur un contrat céleste. Il voulait que Job ait la foi en Dieu avec une telle richesse de caractère - amour, miséricorde, grâce, bonté, gentillesse - que rien ne puisse interférer dans leur relation. Car la question clé de Job n'est pas « Pourquoi les justes souffrent-ils? » mais « Adorons-nous un Dieu qui est digne de nos souffrances? »
Tiré de Warren W. Wiersbe, Why Us, When Bad Things Happen to God's People, Old Tappan, New Jersey, Fleming H. Revell, 1984, pp.47-48, 49.
Habacuc est un merveilleux prophète de l'Ancien Testament qui a abordé le problème de Dieu et du mal. Il a vu sa propre nation accablée par les forces idolâtres de Babylone. Mais son petit livre ne se termine pas par un chant funèbre, il se termine par un chant de louange ! Alors qu'il médite sur la faiblesse de l'homme, Habacuc se réjouit de la grandeur de Dieu.
« 3 Dieu vient de Théman, Le Saint vient de la montagne de Paran... Pause. Sa majesté couvre les cieux, Et sa gloire remplit la terre. 4 C'est comme l'éclat de la lumière; Des rayons partent de sa main; Là réside sa force. 5 Devant lui marche la peste, Et la peste est sur ses traces. 6 Il s'arrête, et de l'œil il mesure la terre; Il regarde, et il fait trembler les nations; Les montagnes éternelles se brisent, Les collines antiques s'abaissent; Les sentiers d'autrefois s'ouvrent devant lui. »
Comment le prophète a-t-il répondu au mal dévastateur que les Babyloniens ont apporté avec eux ? A-t-il abandonné sa foi en Dieu ou a-t-il conclu que son Dieu était trop faible pour faire quoi que ce soit ? Bien au contraire ! Habacuc a couronné son petit livre par l'un des plus grands témoignages de foi que l'on puisse trouver dans la littérature religieuse :
« 17 Car le figuier ne fleurira pas, La vigne ne produira rien, Le fruit de l'olivier manquera, Les champs ne donneront pas de nourriture; Les brebis disparaîtront du pâturage, Et il n'y aura plus de bœufs dans les étables. 18 Toutefois, je veux me réjouir en l'Éternel, Je veux me réjouir dans le Dieu de mon salut. 19 L'Éternel, le Seigneur, est ma force; Il rend mes pieds semblables à ceux des biches, Et il me fait marcher sur mes lieux élevés. »
Traduire ce témoignage en termes contemporains dit ceci :
Même si la bourse s'effondre et qu'il n'y a pas d'argent dans les banques;
Même si l'approvisionnement en carburant diminue et que les machines de la société s'arrêtent;
Même si nos gaffes écologiques ruinent les récoltes et qu'il y a des étagères vides aux marchés;
Néanmoins, je me réjouirai dans le Seigneur,
Je me réjouirai en Dieu mon Sauveur !...
Dieu est plus grand que le mal dans l'univers et triomphera un jour de celui-ci. La présence même du mal dans l'univers est un témoignage de la grandeur de Dieu; car seul un Dieu libre et souverain peut régner et dominer tout le mal et accomplir ses desseins éternels. Nous ne comprenons peut-être pas tous Ses desseins et toutes Ses voies, mais cela n'a pas d'importance. Nous savons qu'Il fait tout concourir à notre bien et pour Sa gloire, et c'est tout ce qui compte...
Dieu est plus grand que nos problèmes. Dieu est plus grand que nos sentiments. Il est plus grand que les pensées que nous avons à son sujet ou que les mots que nous utilisons pour parler de lui ou même pour le louer. Et c'est sa grandeur qui nous appelle à avoir la foi et le courage qui nous permettront de continuer à avancer quand les temps seront durs.
Tiré de Warren W. Wiersbe, Why Us, When Bad Things Happen to God’s People, Old Tappan, New Jersey, Fleming H. Revell, 1984, pp. 32-36.